36th CIHA World Congress
Lyon, France
On 24th of June, Noémie Étienne, Marta Maier and Gabriela Siracusano will take part in the conference. They will talk about:
“Material topologies. Anthropological and cultural approaches for a sensible dimension of artistic materials”
Organic and inorganic. Synthetic and natural. Pigments, dyes and binders. Traditional and extra-artistic. Raw or ultra processed. Precious and coarse. The taxonomies that order the materiality of art according to its physical condition or its most common uses help us understand the scope and significance that these materials have had for the men and women who manipulated them in different times and geographical horizons. However, those same classifications can produce semantic walls that bend and intersect and lead us along paths whose beginning and end seem confusing. In an attempt to expand these material universes, this session proposes to discuss the existence of another set defined by that particular quality that many materials used by artists have to empathize sensibly with the affections and beliefs of those who apply or consume them and, therefore, to transcend the mere dimension of matter to charge themselves with power and agency. The socio-economic hierarchy that materials such as lapis lazuli or kermes granted to their consumers, the participation of fluids and body parts such as blood, gall, hair and teeth, or urine both for the promotion of faith and for social denunciation, the selection of metals such as gold and silver and precious stones as materials imbued with sacred and political power, or the materials that embody devotional and miraculous images actively contributing to their sacredness, exemplify these arguments. Their differences and dissimilarities – which could place them in opposite sets such as those mentioned above – are diluted and disappear in the face of that other quality: that of transforming itself into a material presence that exceeds its own aesthetic capacities to take the place of symbols and charge with an energy capable of provoking actions and reactions in the public. This homologation not because of its magnitude or its physical dimension but because of its relative position with respect to the hieratic, invites us to think of them under the idea of material topologies, inspired by the concept coined by Henri Poincaré in the late nineteenth century in his Analysis Situs, when offering the possibility of thinking about new aspects of geometry. In times when the Material Turn has favored the introduction of the language of the chemical, physical, biological and conservation sciences, in the discourses of art history (and vice versa), this session proposes to reflect on the results of these interdisciplinary investigations through an anthropological and cultural key, as it has been shown in recent publications. A deep debate on this topic is relevant and necessary not only for historical considerations but also for conservation decisions.
There will also be interventions by several people:
On 27th of June, Noémie Étienne, Guillemette Cauoin Lardet will take part in the conference. They will talk about:
“Matters of Caring. Early modern and/or global conservation practices”
La conservation du patrimoine est une question politique qui doit être comprise, historiquement et théoriquement, dans un contexte temporel et géographique large et diversifié. Quelles étaient les manières de prendre soin du patrimoine avant que la conservation-restauration ne devienne une science au XXe siècle ? Quelles étaient les critères déontologiques à respecter ? Et quelles étaient les pratiques au-delà de l'Europe et des États-Unis ?
Si le XXe siècle a marqué une période d'expansion dans le domaine de la conservation de l'art, les mesures d'entretien des objets culturels sont beaucoup plus anciennes. En effet, les méthodes de conservation-restauration, couramment pratiquées par des artistes et des artisans, étaient pratiquées de manière empirique, souvent issues d'un apprentissage autodidacte et transmises de générations en générations depuis le XVIIIe siècle. Le XVIIIe siècle voit l'essor de restaurateurs spécialisés et marque le début d'un débat esthétique sur les effets du temps sur les objets culturels. Les innovations apportées aux matériels pour artistes et les collaborations croissantes entre les disciplines de l'art et de la science au XIXe siècle, ont introduit de nouvelles problématiques dans le domaine de la conservation. L'intégration progressive de la science et des méthodes instrumentales innovantes dans l'examen du patrimoine a initié un Scientific Turn dans la discipline au cours du XXe siècle, renforçant les connaissances sur la matérialité des artefacts. Alors que la mondialisation des marchés de l'art ouvre des dialogues internationaux, la discipline amorce un Green Turn (plus récent) tourné vers l'éco-durabilité et l'éco-responsabilité. Avec un lent retour et intérêt vers les matériaux naturels respectueux de l'environnement, des artefacts et des praticiens, les techniques et pratiques anciennes s'en trouvent priviligiées. Tandis que les musées ethnographiques s'intéressent davantage aux liens entre conservation et colonialisme ces dernières années, un Postcolonial Turn est palpable au sein de la discipline.
Les pratiques de restauration anciennes sont considérées comme les interventions fondatrices de la discipline favorisant la stabilité et la pérennité des œuvres d'art. La preuve de ces premières méthodes, issues d'un savoir-faire artisanal et de recettes d'atelier, sont enregistrées dans les documents d'archives, même si celles-ci sont rares et fragmentaires. Les œuvres elles-mêmes et leurs matériaux constitutifs portent aussi la trace de cette histoire des techniques de conservation-restauration à travers le temps. Ces documents d'archives multidimensionnelles reflètent aussi la variété des modes de restauration et de soins exécutées selon des contextes particuliers répondant à des intérêts et des objectifs des différents partis impliqués dans l'acte de restauration. Ils apportent également de nouvelles preuves dans la compréhension des intéractions et de l'organisation du réseau du monde de l'art, y compris le marché de l'art.
Dans un objectif interculturel et interdisciplinaire, ce panel vise à discuter de l'histoire ancienne des techniques de conservation et des façons alternatives de prendre soin des objets d'art avant le XXe siècle sur les cinq continents et ainsi de mettre en lumière des pratiques et des coutumes peu étudiées.
There will also be interventions by several people: